Droit de Réponse

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Je supporte assez bien la critique de mon travail photographique, en général.

En particulier lorsqu’elle est pertinente, ou factuelle.

 

Deux commentaires similaires de Stephane, un contact Facebook, sur mes derniers posts, m’ont un peu agacés au saut du lit (les commentaires m’ont agacés, pas le commentateur).

Il me reproche, en me suggérant de le faire (« et si tu photographiais AUSSI des femmes »), de ne pas photographier de femmes.

Une mise au point s’impose donc.

Une anecdote pour commencer.

Quand j’ai commencé, à l’âge de 12 ans, à me prendre de passion pour la capture d’instants de vie, j’ai très vite compris que je serai confronté à deux types de public: celui qui s’intéresse à la photographie pour ce qu’elle montre et la façon dont elle le montre, et l’autre, qu’il faut bien qualifier de majoritaire, qui n’aime la photographie que lorsqu’elle lui montre ce qu’il veut voir (qu’il s’agisse de femmes, ou de paysages dénaturés par l’abus de filtres et la saturation flatteuse des couleurs, par exemple…).

Je l’ai particulièrement compris à l’occasion de la visite, il y a donc plus de 40 ans, d’un oncle adjudant un peu binaire.

Il est arrivé par notre jardin, alors que je photographiais la danse des bourdons dans un bosquet de lavande.

Ses premiers mots, sous forme de question et avant un « bonjour mon neveu », furent: « Mais qu’est-ce que tu es en train de faire? ».

Ravi de parler de ma passion naissante, je lui répondis, factuel: « je photographie les bourdons dans la lavande! ».

Ce qu’il me dit alors résonne encore dans ma mémoire.

Une suggestion éclairante, qui me fit comprendre ce jour-là la différence entre les gens qui prennent des photos et ceux qui photographient, entre ceux qui voient des images et ceux qui voient des photographies: « tu ferais mieux de photographier des frères et tes soeurs! ».

Je photographiais « aussi » mes frères et mes soeurs, ce qu’il occultait sciemment pour passer « son » message: la photographie se devait d’être utilitaire, d’être cantonnée à la « photographie de famille » ou à la « photographie de vacances ». Elle n’avait pour lui aucune autre raison d’être, et surtout pas d’être un moyen d’expression.

Encore moins d’être un « art ».

 

La remarque de Stéphane, qui m’en voudra surement de le mettre sur la sellette dans ce post, est du même ordre: Stéphane a envie de voir des femmes, si possible de jolies femmes, sur mes photos. Je le comprends parfaitement: c’est un homme, hétérosexuel, et bien qu’équilibré, instruit, bien éduqué, un homme hétérosexuel ne peut se soustraire au plaisir qu’évoque l’image d’une jolie femme, si possible un peu déshabillée.

Je le comprends d’autant mieux que je ne suis pas hétérosexuel, et qu’il m’arrive aussi, avec plaisir, de découvrir des images d’hommes bien faits, si possible un peu déshabillés ;-)

 

Ce qui m’agace dans les deux commentaires publiques (et c’est parce qu’ils sont publiques que je m’autorise ce droit de réponse publique ) de Stéphane, c’est qu’il réagit exactement comme, il y a 45 années de cela, mon adjudant d’oncle. 

Des photos de femmes, j’en fais aussi.

Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un oeil sur ma page FB « EGS Fashion Photography », où figure, à coté de l’album de modèles masculins, un album de modèles féminins. Il suffit aussi d’aller sur mon site « officiel »: sur www.egsphotography.com, dans la rubriques « Models », femmes et hommes se côtoient. Idem sur mon compte instagram @egsparis.

Le commentaire « Et si tu photographiais AUSSI des femmes » montre que Stéphane ne s’intéresse pas à mon travail photographique, mais seulement à la partie qui intéresse ses hormones ;-)

 

Ceci étant dit, la réalité étant rétablie, je suggère à Stéphane d'être plus curieux au sujet de mon travail :-)

 

Ah, une autre précision, ou plutôt deux, et je vous laisse conclure:

- la photographie de modèles, femmes ou hommes, n’est pas, certains le savent, mon domaine de prédilection: la rue est mon territoire photographique, et dans la rue, peu importe que je croise des hommes ou des femmes. Ils y sont à égalité.

- je suis un photographe « homme »: au regard des nombreux « photographes » hommes qui satisfont leur voyeurisme, voire pire, en se faisant passer pour ce qu’ils ne sont pas pour approcher les femmes qu’ils n’approcheraient pas sinon, sachez qu’il est infiniment plus difficile d’obtenir d’une femme qu’elle consente à se laisser photographier (en particulier ostensiblement dévêtue…), que d’un homme qui, au besoin, sera physiquement capable de se défende dans le cas où le pseudo-photographe, en plus de voir, voudrait toucher ;-)

 

Last modification: Fri 28 Apr 2023
Tagged under: LGBT Photographie

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