Il était une fois, Hong Kong...

 

Je ne pouvais laisser cette journée particulière sans réagir ailleurs que sur les réseaux sociaux que je fréquente.

Le journal Apple Daily, dernier media pro-démocratie à Hong Kong, est tombé. Après l’emprisonnement de son créateur, et le gel financier imposé par le gouvernement-potiche de la cité, manipulé sans scrupules par le Parti Communiste Chinois (CCP), on peut affirmer aujourd’hui que liberté d’expression et liberté de la presse n’y existent plus.

Le modèle chinois s’applique avec beaucoup plus de virulence que dans les grandes villes chinoises. Et pour cause: le peuple chinois a fini par être anesthésié par des années de privations de droits fondamentaux dont ils ne soupçonnent même plus l’existence? Pourquoi lutteraient-ils?

Les hong kongais, eux, ont appris à jouir de leurs droits. Pas de « tous » leur droits, mais de ceux essentiels. Ils en sont aujourd’hui privés, sans autre forme de procès.

Et ils n’entendent pas, pas encore, se soumettre: le million de personnes qui ont acheté un exemplaire du dernier numéro d’Apple Daily en est la preuve.

Les Hong Kongais, Messieurs les nationalistes hystériques du CCP, ne sont pas chinois. Pas plus que les Taïwanais. Vous n’aimez pas qu’on vous le dise, mais c’est factuel. Demandez-leur d’ailleurs leur avis, plutôt que de leur imposer le vôtre.

Le peuple hong kongais a du, pendant 150 années de domination coloniale britannique, pendant lesquelles la Chine était aux abonnés absents, se forger une identité propre, et le faire seul.

Je conçois qu’il refuse d’être dépouillés de cette identité propre, et je le soutiens.

Messieurs du CCP, votre frénésie, votre acharnement, votre obsession de grandeur, de réunification, de contrôle de tout et de tous n’est que le signe de votre frébilité.

La liberté vous terrorise.