Hong Kong: premier triste anniversaire

 

Aujourd’hui est un jour anniversaire! 

Un de ces jours anniversaires comme les affectionnent le Parti Communiste Chinois…

Le 4 juin est aussi une date d’anniversaire…celle d’un massacre Place Tian An Men à Pékin qui, selon les livres d’histoire destinés aux petits élèves chinois, n’était au pire qu’un pique-nique qui a mal tourné, quand il n’est pas tout simplement « oublié »…

Bref, aujourd’hui est le premier anniversaire de la loi dite « de sécurité nationale » entrée en vigueur l’an dernier à Hong Kong.

Une « loi » qui justifierait le qualificatif de « Orwellienne » tant elle est est construite autour de la restriction des libertés, qu’elles soient individuelles, de pensée, d’expression ou d’information.

Cette fameuse « NSL » (National Security Law) est un petit bijou stratégique, en fait!

Imaginez: 

• une loi imposée par Pékin à Hong Kong pour, parait-il, « préserver le concept Un Pays / Deux Systèmes ». On pourrait en rire, mais ce n’est pas drôle.
• une loi dont les responsables politiques de Hong Kong, qu’ils soient pro-establishment ou pro-democracy, n’ont pu découvrir le contenu qu’après sa promulgation. Je me souviens encore de Carrie Lam, pantin désignée chef du gouvernement potiche de HK, déclarant en substance « je ne sais pas ce qu’il y a dedans, mais je suis convaincue que c’est bien ».
• une loi qui met la police « au coeur du système »: elle seule est habilitée à interpréter la NSL afin qu’elle serve ce pour quoi elle est faite (restreindre voire annihiler les libertés) en fonction des circonstances, et de ses humeurs.
• une loi enfin qui en dit long sur les ambitions du CCP de contrôler le monde, puisqu’elle stipule que les contrevenants seront pourchassés où qu’ils soient, y compris à l’étranger. Venant d’un parti unique qui s’insurge régulièrement de prétendues ingérences quand il s’agit des droits de l’homme, on pourrait, là encore, en rire. Mais là aussi, rien de drôle…

Dans l’année qui s’est écoulée, la NSL a permis de démembrer, de pulvériser, d’atomiser l’opposition pro-démocratie, pourtant largement victorieuse aux dernières élections. Elle a aussi permis d’emprisonner tous ceux dont les voix étaient trop fortes (Joshua Wong, Jimmy Lai, etc…).

Elle a instauré une forme de « terreur blanche »: on n’ose plus faire part de son opinion, tant on craint que celle-ci parvienne aux oreilles des responsables chinois de l’application de cette « loi ».

Dans le mois qui a précédé ce triste premier anniversaire, la NSL a mis un terme aux commémorations traditionnelles du Massacre de Tian An Men, a mis à terre le dernier journal pro-démocratie de la cité, emprisonné ses dirigeants, et prépare une loi « anti fake news » destinée à redorer l’image de sa police, en contrôlant l’information et en décidant de celle qui doit être « la vérité » (celle qui encense la police), et celle qui n’est que « mensonge » (la vraie).

Ce jour est le premier anniversaire de l’asservissement et de la mise au pas du peuple Hong Kongais par le Parti Communiste Chinois.

Hong Kong n’est plus Hong Kong. Hong Kong est désormais une ville comme les autres en Chine. 

Mais en pire!

Les chinois « mainland » sont habitués au baillon: il ne leur viendrait pas à l’esprit de protester, de contester, de manifester. La pression, l’oppression policière n’est plus aussi visible.

A Hong Kong, la dictature et la censure communistes sont à l’oeuvre, à chaque heure de chaque jour.