Un petit ami chinois? Avantages et Inconvénients…

 

Préambule 1: cet article s’applique aussi dans la cadre « avoir UNE petitE amiE chinoisE »…

Préambule 2: j’ai volontairement grossi le trait dans ce qui suit. J’aime la Chine, j’aime les chinois (à l’exception des 6.4% que j’évoque plus bas), et mon prochain petit ami sera asiatique (pas forcément chinois) ou ne sera pas. Il y a quelque chose dans une relation sentimentale ou affective franco-asiatique, que je ne saurais expliquer ou même décrire, que je n’ai jamais trouvé dans une relation franco-française. Enfin, mes propos sont inévitablement biaisés par la récente rupture (à son initiative et après 3 ans, jour pour jour, de relation), avec mon dernier petit ami chinois (du Groupe 1 décrit plus bas, étant moi-même, voir plus bas aussi, un Cas 3).

Préambule 3 (plus long): les petits amis chinois se répartissent en trois groupes bien distincts. La relation que vous aurez avec le vôtre dépendra directement du groupe auquel il/elle appartient (et de l’affection que vous vous porterez mutuellement, bien évidemment): 

• dans le premier groupe, que j’appellerai Groupe 1, nous trouverons les petits amis chinois qui soutiennent énergiquement leur gouvernement. Dans ce groupe, on trouve aussi bien des gens cultivés, instruits, que des trous du cul (appelés 50 cents ou Wumaos) dont le passe-temps favori est de créer des comptes bidons sur les réseaux sociaux occidentaux pour y déverser, de façon formatée, tel des clones, la propagande simpliste qui leur a été suggérée par le Parti. Ceux-là sont très agressifs, autant qu’ils sont stupides.
• dans le second groupe, que j’appellerai Groupe 2, nous trouverons ceux qui luttent contre leur gouvernement (autant le dire tout de suite, ils sont plus rares…)
• dans le troisième groupe enfin, le Groupe 3, nous trouverons ceux qui n’en ont rien à battre de la politique, surtout quand elle concerne leur pays ;-)

En fait, on constate que ces 3 groupes reflètent les 3 types de population chinoise: 

• la minorité pro-CCP (le CCP compte 90 millions de membres, ce qui, ramené à une population totale avoisinant 1.5 milliard d’âmes, correspond à un petit 6.4% de la population), dont la base est membre par intérêt personnel (meilleur job, meilleur salaire, meilleure retraite…),
• la minorité anti-CCP, qui ne peut guère s’exprimer à cause de l’autre minorité, celle qui détient le pouvoir, et qui détient aussi une bonne partie des anti-CCP… en prison,
• enfin la majorité, constituée de 400 millions d’individus appartenant à la classe moyenne chinoise, vivant dans une cage dorée, profitant de son pouvoir de consommation ainsi que des distractions l’empêchant de trop penser à sa condition, ainsi que d’un milliard de chinois moins gâtés qui n’ont pas le temps de penser à la politique, leur subsistance, passant par le travail et les petits salaires, étant leur priorité.

Préambule 4: Vous: votre personnalité jouera un rôle majeur dans votre relation, selon le groupe dans lequel se classe votre petit ami:

• cas 1: vous vous intéressez à la géopolitique, et vous aimez donc échanger librement et objectivement sur le sujet,
• cas 2: la géopolitique, ça vous emmerde, et vous préférez principalement roucouler et faire du shopping,
• cas 3: vous êtes attaché aux valeurs de liberté, notamment de liberté d’expression, qui ont cours dans votre pays d’origine, et vous défendez ces valeurs partout où elles n’ont pas droit de cité.

 

Combinaisons

Groupe 1 / Cas 1: pas de chance! Oubliez la géopolitique, ce sera inévitablement un sujet inabordable, sous peine de rupture… A moins que vous soyez autant sinophile qu’un vrai nationaliste chinois. Si vous êtes convaincu que le monde entier est l’ennemi de la patrie de votre petit ami, qui en est lui aussi convaincu, alors tout ira bien. Dans le cas contraire, il faudra vous résigner à exclure la géopolitique objective de tout sujet de discussion.

Avantage: si votre moitié est instruite, cultivée, il sera le guide idéal pour vous faire découvrir le pays, sa langue et sa culture (si vous acceptez d’admettre que, selon lui, le massacre de Tian An Men n’était au pire qu’un pique-nique qui aurait mal tourné, et que les millions de morts de la Révolution Culturelle sont une invention, un fantasme, un mensonge des occidentaux…).

Ah, il vous faudra aussi admettre que les Ouïgours sont super-chanceux que le gouvernement chinois favorise avec tant de dévotion leur intégration…). Ou que Taiwan doit être assimilée (réunification et assimilation, une confusion volontaire du régime chinois). Si votre moitié est un Wumao, je ne peux que vous conseiller de mettre un terme à votre relation ;-)

Groupe 1 / Cas 2: veinard. Aucun sujet de friction à prévoir. Profitez-en! Faites du shopping, portez de jolis vêtements et chaussures de marque occidentale, et passez au moins une heure par semaine dans un Apple Store ;-)  Que de beaux souvenirs à engranger ensemble: « ma nouvelle Apple Watch », « mes nouvelle Nike », « mon premier Hermès », « mon premier OuailleEsseElle »…

Groupe 1 / Cas 3: no way! A moins que vous kiffiez entendre que le diable, c’est l’Amérique, et que l’Europe n’existe plus ;-)

 

Groupe 2 / Cas 1, 2 et 3: que vous soyez un Cas1, 2, ou 3, vous pourrez parler de tout, y compris parler en mal de la Chine. Surtout parler en mal de la Chine ;-)

Les petits amis chinois du Groupe 2 ont néanmoins un défaut: ils sont tellement critiques à l’égard de leur pays qu’il est parfois difficile de leur faire admettre qu’on y trouve aussi des choses bien, ou que les chinois sont des gens globalement agréables. Si le vôtre ne vit pas en Chine, il sera quasi-impossible d’y envisager des vacances: « everything but China », tel est son credo! Sauf pour la bouffe ;-)

 

Groupe 3 / Cas 1, 2 et 3: évitez juste de vous rappeler que votre petit(e) ami(e) est chinois(e), et parlez de tout, sauf de politique, ou de la Chine. Faites-lui découvrir votre culture, votre gastronomie, mais emmenez-le/la quand même régulièrement dans un restaurant chinois: la bouffe, en Asie, c’est une religion. ;-)

 

Dernière chose:

Les motivations qui poussent un chinois à s’intéresser à un occidental varient selon qu’on est en Chine, ou en occident. Et là, je m’adresse principalement aux hommes…

En Chine: 

Les chinois hommes que vous rencontrerez seront principalement motivés par la taille de votre « zgeg », de votre « bistouquette », de votre « zigounette », bref, par la taille de votre bite…  Dans l’imaginaire chinois, les occidentaux en ont des grosses, et dans leur indécrottable complexe d’infériorité (celui-là même qui les rend parfois très agressifs), eux sont convaincus d’en avoir une toute petite. J’ajouterai que dans l’imaginaire crétin de certains occidentaux aussi, les asiatiques sont censés avoir été desservis par Mère Nature… La réalité, c’est que certains occidentaux en ont des toutes petites, et pas mal de chinois en ont des plus que respectables, voire même des hors norme ;-) Mais même s’ils sont bien dotés par la nature, ils garderont ce fantasme du « westerner » monté comme un âne. C’est comme çà.

Un de mes premiers souvenirs amusant en Chine, je le dois au premier chinois avec lequel j’ai batifolé à Chengdu qui, prenant « ma chose » dans une main, lâcha un « It’s soooooo big! » qui m’a fait éclater de rire!

La deuxième motivation, plus rare, est la perspective, plus ou moins consciente, d’une relation permettant d’échapper au régime du Parti en vous épousant chez vous.

En occident:

Qu’importe votre âge, qu’importe votre physique, que vous soyez du genre Robert Redford ou du genre Quasimodo, l’épaisseur de votre porte-feuille sera déterminant. Si vous êtes « pauvres », peu de chances de trouver un petit ami chinois à Paris…même si vous avez un gros « zgeg » ;-) Le challenge, pour un chinois en occident, est de trouver celui qui aura les moyens de l’entretenir, voire de signer un PaCS ou un contrat de mariage afin de pouvoir rester en occident. L’amour ne sera que de façade, soyez-en prévenu!

Je terminerai en ajoutant, sur ce dernier point, que les français ratés qui s’expatrient en Chine après avoir trouvé une chinoise à épouser pour pouvoir y rester et se construire une vie dans laquelle ils ont l’impression d’avoir réussi n’ont rien à envier à l’étudiant chinois sortant à Paris avec un vieux beau pour pouvoir y rester.