Le Droit de...

 Un post qui ne va pas plaire à tout le monde, qui se termine en forme de lettre ouverte aux « antivaxs ».

Le Ministère de la Santé pèterait-il les plombs: « Ta pote bourrée a le droit de vouloir rentrer seule… », affirme une campagne, actuellement, sur le web. Voici donc que le gouvernement adhère au mot d’ordre des Antivaxs, et autres « défenseurs des libertés »  (ou plutôt de leur liberté personnelle s’exerçant au détriment de celle des autres) en mettant en exergue « le droit de »…

Ainsi, ta copine bourrée aurait « le droit de » vouloir rentrer seule, d’éventuellement prendre sa voiture pour rentrer, d’éventuellement croiser un autre véhicule conduit par un couple avec des enfants à l’arrière, d’éventuellement provoquer un accident qui éventuellement tuerait les parents et leurs enfants?

Au nom du sacro-saint « droit de », qui fait hurler à la « dictature » une partie de la population française sans scrupules, et sans cervelle, le gouvernement inciterait donc à oublier le sens commun?

Le « droit de », les libertés, individuelles ou collectives, ne peuvent s’exercer au détriment du « droit de », et des libertés individuelles et collectives des autres. La liberté, ce n’est pas faire ce qu’on veut, où l’on veut, comme on veut. La liberté, c’est faire ce qu’on veut, où l’on veut, comme on veut, tant que la liberté et la sécurité des autres est préservée. Si vous êtes de ma génération, on vous a sans doutes appris que « notre liberté s’arrête là où commence celle des autres ». La « dictature » implique de ne revendiquer aucune liberté, aucun « droit de ». La dictature te donne les droits qu’elle veut, pas ceux que tu désires.

Et non, tu n’as pas « le droit de » vouloir rentrer seul quand tu es bourré. Tu ne devrais même pas « être bourré » sur la voie publique, point. Quand tu es bourré, soit bourré chez toi. Ailleurs et bourré, tu n’es qu’un boulet. Dans tous les sens du terme: le boulet qu’il faut trainer, et le boulet qui tue.

 

Tu as le droit de fustiger le Pass Sanitaire, pas celui de fustiger ceux qui ont fait le choix d’être en mesure de le présenter dans les lieux publics.

Voici déjà un droit que tu n’aurais pas dans une « dictature ». Remettre en cause les décisions de tes gouvernants, dans une dictature, te mènerait droit à la case prison, en es-tu conscient, écervelé pathétique, lorsque tu prétends que la France en est devenue une?

Quand la première mesure anti-Covid, le port du masque, a été imposée, tu as revendiqué ton droit de ne pas le porter. Spécialiste et scientifique improvisé, tu prétendais que le masque ne servait à rien. Quand je suis arrivé à Marseille le 1er février 2021, en provenance de Hong Kong, quelle ne fut pas ma surprise de constater qu’une moitié seulement de la population portait son masque ailleurs que sous le menton, ou autour du bras, ou dans sa poche.

Quand il a été question de confinement, tu as considéré que c’était une atteinte aux libertés, alors que tu ne voyais que la tienne de liberté, et qu’égoïstement, tu te fichais de l’impact sur les autres d’une situation de pandémie qui ne voyait pas sa fin. A Marseille, le confinement à 18h était en partie respecté à 20h. Quand il a été repoussé à 19h, not était en partie respecté à partir de 21h. Quand il a été fixé jusqu’à 21h, c’était la fête jusqu’à minuit.

Encore maintenant, après plus d’un an et demi depuis le début de l’épidémie, tu te poses en spécialiste, en scientifique, en expert en pandémie, pour décréter que le vaccin est inefficace, ou dangereux, qu’on n’a pas assez de recul, que les labos pharmaceutiques s’en mettent plein les poches, que le gouvernement entretien une situation tendue et compliquée juste pour te priver te ta liberté.

Tu manifestes le samedi en brandissant des slogans dont tu ne vois même pas l’incongruité, proclamant « la 4ème vague, c’est nous! ».

Tu es convaincu que les vaccinés font le jeu de la « dictature », et toi tu fais celui des extrêmes, gauches et droites, avec lesquels tu clames ton « indignation » dans les manifestations, sans même avoir conscience que le risque de « dictature » vient justement de ceux qui défilent, sournoisement, pour arriver à leurs fins, à tes cotés.

Les scientifiques, les vrais, ont démontré que la seule arme un tant soit peu efficace qu’on ait contre ce fichu virus qui n’a rien d’une « grippe » est la vaccination. Une grande majorité de la population française en a ras le bol de cette pandémie interminable et veut qu’elle cesse. Alors la minorité gerbante, individualiste, égoïste, écervelée, stupide dans laquelle tu te complais n’a que deux choix désormais: rester chez elle et fermer sa grande gueule, ou « prendre le risque » du vaccin et contribuer à mettre un terme à cette situation.

Il n’y a pas d’autre option.

La soi-disant dictature que tu dénonces t’autorise encore à la quitter: va tenter ta chance en Russie, en Chine, en Corée du Nord, par exemple.

Apprends la vie.