Délit de faciès?

 

Petite réflexion nocturne, à 4h du matin, alors qu’un superbe SUV vient de se garer dans l’impasse sous mes fenêtres (qui est aussi, accessoirement, un accès pompiers), fenêtres ouvertes car la nuit, en été, ça se fait, et que ses occupants (hum, comment dirais-je pour ne froisser personne: « non-blancs »?, « racisés »? - je cherche comment ne surtout pas dire « noirs » ou « blacks », qui est désormais péjoratif, voire insultant…), en sont sortis le temps de partager un pétard et quelques boissons en discutant pas vraiment discrètement pour couvrir le son de la musique qui s’échappe des portes laissées ouvertes de leur véhicule, et dont les basses ont participé à me tirer du lit …

Selon nos bienveillants amis du Front des Insoumis, la secte pseudo-révolutionnaire, pseudo-républicaine, qui entend, pour son gourou décati Jean-Luc Mélenchon, candidat malheureux des élections présidentielles de 2012, 2017 et 2022 au cours desquelles les français ont botté sans ambiguïté le cul de ce dernier, prendre par la rue ce qu’ils n’ont pas obtenu par les urnes, et qui « détestent la police » qui « tue », les contrôles policiers toucheraient plus les « non-blancs » que les « babtous » (pour ceux qui ignorent l’origine du terme « babtou", et qui voudraient savoir si ce terme est insultant, direction https://dictionnaire.orthodidacte.com/article/definition-babtou).

Je remercie nos concitoyens cités plus haut qui, en me tirant du sommeil, m’ont donné l’occasion de réfléchir à cette affirmation péremptoire de nos LFIstes décérébrés, ou intellectuellement malhonnêtes (intellectuellement malhonnêtes s’appliquant aux cadres du mouvement, et à ses têtes d’affiche, décérébrés s’appliquant plutôt à la base, même si, parmi les cadres, nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui sont, en plus d’être intellectuellement malhonnêtes, décérébrés…) concernant le "délit de faciès".

Nous sommes en France (j’ai bon là?). La France est un pays qui, à l’origine, est peuplé de babtous (de « blancs », donc). L’utilisation du terme babtou/toubab par les personnes « non-blanches » en est d’ailleurs un indicateur, si je ne m’abuse. Le fait que dans les pays majoritairement peuplés de « non-blancs », on appelle généralement les occidentaux, et donc les français, « les blancs » ou même, parfois, les « white trash » en est un autre.

Dès lors, peut-on vraiment s’étonner, si l’on fait preuve d’un minimum d’objectivité, que les contrôles d’identité, pour vérifier par exemple la validité d’un titre de séjour, d’un permis de travail, cible principalement les « non-blancs »?

Si vous avez un minimum d’honnêteté intellectuelle, vous conviendrez que non.

Si vous avez vécu et travaillé dans un pays qui n’est pas le vôtre, vous conviendrez aussi que non.

Je ne nie pas que les abus existent. 

Je me souviens m’être embrouillé avec des agents RATP à la Défense, il y a quelques années, en exigeant qu’ils me contrôlent aussi (ce qu’ils ont refusé!) alors qu’il ne faisait aucun doute que le contrôle de la validité des titres de transport ciblaient sciemment les personnes de couleur.

Faire des contrôles d’identité, qui sont un moyen de lutter contre l’immigration clandestine et le travail illégal, un nouvel os à ronger lancé aux candidats émeutiers est, outre la malhonnêteté intellectuelle évoquée plus haut, parfaitement irresponsable.

Mais après tout, l’irresponsabilité n’est-elle pas la marque de fabrique de notre extrême/ultra gauche, miroir glauque de notre non moins glauque extrême/ultra droite?

 

 

Dessin d’illustration: Pessin, dessinateur de presse.